Le sang de mon fils...
Papa, Maman, vous appeller comme cela me transperce, ces mots vous sont inappropriés.
Mon père, ma mère, cela ne veux rien dire, ce sont des termes légaux qui n'ont pas de sens pour moi.
Alors je m'adresse à vous sans vous nommer et plus particulièrement à toi qui m'a tout de même porté dans ton ventre.
Il y a quelques semaines, j'ai subis un très long examen et une expertise complète de mon état de santé. Deux médecins légistes et psychiatres m'ont épluchée, disséquée et ont trouvé le nom exact de ma maladie. Ce sont vous qui me l'avez transmise depuis mon plus jeune âge, le mort de Florent ayant fait exploser cette souffrance latente. Une thérapie psychiatrique ne m'est plus conseillée, mais fermement imposée. Je suis devenue quelqu'un de dangereux, pour moi, comme pour vous. Mon mal dévore doucement ma raison.
Du coup, je repense soudain, que tu as toi même rencontré un psy, peu après la mort de Florent. Juste quelques rendez vous et tu as tout stoppé, cela ne te convenait pas. Aujourd'hui, je sais pourquoi : on ne leurre pas un professionnel et il t'as plongé le nez dans ta merde. Tout comme à moi, sans doute t'as t'il fait part de la responsabilité de Florent dans ce qu'il lui est arrivé. Mais avec la circonstance très atténuante que représentent son jeune age et son immaturité. Et à toi, t'as t'il dit qu'avec ton mari vous aviez à vous deux 120 années de vie derrière vous, que votre comportement est non seulement inexcusable mais aussi inommable ?? T'as t'il demandé comment tu vivais avec le sang de ton petit fils sur les mains ?
Moi, je te pose la question : " Comment peux tu respirer avec le sang de mon enfant jusqu'aux coudes ??? "
C'est terrible, vraiment, à quel point je vous hais...c'est terrible ce qui nous attends tous les trois. Avec une petite différence entre nous : je connais la douleur et le desepoir dans ses moindres recoins et je n'ai plus peur de rien...ni de personne...
Mon tout petit, que puis je craindre ? Je connais le pire, depuis que je t'ai perdu sans espoir de retour. Je t'aime tant mon poussin.
