Flo, nous vois tu ?

Flo, mon ange, nous vois tu ? Le vois tu ? Ton tout petit frère Vincent. Dès sa naissance, nous l'avons surnommé, Nanou, Nanouche, Nanouchon...moi, j'ai conservé Nanouche.

Il n'avait que treize ans lorsque tu es partis et la nuit de l'annonce de ta mort, il dormait. Ce sont mes hurlements qui l'ont réveillé, il a cru que l'on m'assassinait. Comme je l'ai écris dans ton livre :" Il est resté seul, tremblant, assis sur les escaliers. Toute sa vie il se souviendra de cette nuit d'horreur." Il venait de vivre le choc le plus brutal de sa petite existence.

Aujourd'hui, il va avoir seize ans, mais pour moi, c'est toujours le petit. Parfois, il me rappelle à l'ordre lorsque je lui refuse une sortie parce qu'il fait froid ou nuit. Il me dit : "Je suis grand !". Toi, mon aîné, à seize ans tu étais mon grand. Lui, mon dernier garçon, à seize ans, c'est mon petit.

Il est intelligent, vif et plein d'humour. Il n'a pas froid aux yeux, comme tous mes enfants d'ailleurs. Un soir, à table, nous nous sommes légèrement disputés, pour une broutille, puisque je ne m'en souviens plus. Je lui faisais la gueule et lui aussi. A un moment, j'ai tourné les yeux vers lui, discrètement, les sourcils froncés et il à fait de même. Nous n'avons pû nous empêcher d'esquisser un sourire, puis de rire franchement et il m'a dit : " Allez dis le moi, que tu m'aimes !". Il est drôle, je l'adore. Comme je vous adore tous les quatre.

Florent, mon amour, mon bébé, si d'où tu es tu as un soupçon de pouvoir, alors je t'en prie, sers t'en pour me protéger de la perte de l'un d'entre eux.

Mon coeur et mon corps ne supporteraient pas une seconde dose de cette souffrance sans nom.

Je compte sur toi mon grand. Je t'aime de tout mon coeur.

Regarde le, comme il est chou...



08/11/2007
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