Tomber sept fois, se relever huit...

" Telle est le vie, tomber sept fois et se relever huit. " Poème populaire japonnais.

Flo, mon bébé, combien de fois suis je tombée ?

Avant de rentrer en Belgique, lors de sa visite du mois d'août, André m'a offert un livre de Philippe LABRO, grande figure du journalisme et de la radio et à l'époque dirigeant de RTL. Il a choisi ce titre " Tomber sept fois, se relever huit " pour raconter sa descente aux enfers, sa vie dans le noir, sa dépression. Dès la première page, je me retrouve : " Lorsque je me réveille, je suis en nage, je suis inondé. C'est moite, les draps, le pyjama, l'oreiller sont imbibés d'eau, c'est étonnant, c'est avilissant." Puis avec sa plume d'écrivain, il décrit l'odeur comme celle de vêtements usés quand on visite un appartement à vendre et qu'il y a des vieux qui l'habite et on sent leur odeur et on est gêné. Moi, je dis " Je pue. " Au fil des pages, il remerçie son épouse pour son soutien et son amour inconditionnel, ses deux enfants déja grands et une poignée d'amis. Il raconte ses visites chez les plus grands spécialistes, son hospitalisation, la prise en charge totale de sa personne par ses proches. Il avoue avoir été méchant, cruel et, je le cite, " narcisse de sa maladie..." Il a cru et voulu en mourir mais il s'en est sorti.

Ma plus grande surprise à été de lire la liste de ses médicaments qu'il cite par leur nom. Ce sont le mêmes que les miens !! Alors, lorsqu'il décrit l'effet d'un quart de L. et quelques gouttes de T. qui le plongent très vite dans un sommeil de plomb, j'ai peur...Avec deux comprimés de L. et vingt gouttes de T. seul mon corps est engourdit. Mon esprit reste indubitablement en éveil, en souffrance. Lorsque je dors, je ne trouve pas encore la paix. Je rêve ou plutôt, je cauchemarde en permanence. Je ne le cherche pas, ça vient tout seul. Comment pourrais-je avoir décidé de voir dans mon sommeil, il y quelques jours, ma mère en train de tailler une haie ? J'étais près d'elle, je cherchais son regard en lui demandant si elle imaginait sérieusement vivre, sans plus jamais te voir. Elle m'a juste répondu : " Ca fait longtemps maintenant, c'est bon..." Alors, je me suis jetée au sol et je rebondissais comme une balle. Hier, c'est mon père qui est venu faire un tour dans mes ténèbres. Il jouait aux cartes sur une table ronde, en verre. Il me disait : " Il faut que tu y ailles maintenant..." Alors, j'ai demandé en hurlant où je devais aller, là où il t'a tué ? Sur la route où tu as laissé ta vie ? et j'ai mis un grand coup de tête sur la table qui à éclaté. C'est cool les rêves, physiquement t'as jamais mal, c'est dans la tête et le coeur que ça brûle...

Florent, mon fils, je n'ai pas fini la lecture de ce livre mais je sais qu'en aucun cas je ne lirai dans cet ouvrage que Philippe LABRO a perdu inéluctablement, sans retour, pour toujours son p'tit Flo.

Alors, je finis par me demander si je vais guérir. Je me demande même si je suis réellement malade ou simplement si malheureuse qu'aucun produit chimique, aucune thérapie ne peut enrayer la tragédie de ta mort.

Mon enfant, mon fils, Flo, je t'aime si fort et tu me manques tellement mais tellement, si tu savais....



10/09/2008
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