Pour toujours...A jamais...
Florent, mon bébé, cette nuit j'ai la nausée, une boule dans le ventre, un mauvais goût dans la bouche...ce soir, tu vas mourir...Il y a six ans, par une journée ensoleillée, tu as laissé ta vie sur le bord de la route...tout seul...sans moi...
Mon amour, je pleure. Il n'y a pas un jour depuis que tu t'es envolé où je n'ai pas pleuré, pas une minute pendant laquelle je n'ai pas pensé à toi, peu de nuit où je n'ai pas révé de toi...
Alors, je n'ai pas le sentiment que tu n'es plus là. Parce que j'en suis sure maintenant, tu m'as prise avec toi en partant, je t'ai gardé en moi ici bas.
Personne n'a retrouvé en moi la personne que j'étais. Tes frères et ta soeur ont perdu leur maman d'avant. Mais je suis toujours avec eux, toujours là pour eux, ils sont mon bien le plus précieux, non quantifiable, non chiffrable, ils m'obligent à vivre. Avec eux dans ma vie, toi dans mon corps, je me rends compte que mon existence n'est pas qu'un long cauchemar. Vous êtes tous les quatre, définitivement; ma plus grande victoire sur tout ce que j'ai subis.
Florent, mon petit coeur, je m'aperçois que nous, les vivants, nous employons souvent des mots qui, tant que notre coeur bat n'ont pas lieu d'être. Ils n'ont pas de sens, ils sont exprimés dans des moments de passion ou de colère ou tout simplement dans une conversation sans intérêt.
Ces mots : " Pour toujours... A jamais..."
Ici, il n'y a pas de toujours sans retour, pas de jamais sans regret.
Il n'y a que face à la mort que ces mots prennent tout leur sens.
Alors mon bébé, je peux te dire qu'il n'y a rien de plus douloureux que de se lever chaque matin en désirant une chose plus que tout au monde, la vouloir a en perdre la raison, la vouloir à en crever et de savoir que jamais on ne l'obtiendra.
Et ce jamais, c'est pour toujours, d'espérer ton retour.
Mon enfant, fils de mon coeur, mon petit bébé, mon chien fou à moi, je t'aime...pour toujours...à jamais...