Mon opération,
Mon père,
Te souviens tu de mon opération des amygdales ? Evidemment que oui, j'avais 15 ou 16 ans. Je me trouvais dans une clinique à Vienne. Le jour de mon opération, tu es venu me voir seul. Non pas pour t'enquérir de ma santé mais simplement pour encore me torturer.
Je venais d'être ramenée dans ma chambre, encore groggy par l'anesthésie. J'ai entendu tes pas dans le couloir (je les reconnaissais entre tous) et j'ai vite fermé les yeux faisant mine de dormir encore. Je portais encore la blouse ouverte dans le dos que l'on m'avais fournie avant de m'opérer. Tu as tout fais pour me retourner, tenter de m'enlever ce vêtement et tout en faisant mine de ne pas me réveiller, je me débattais. Du coup, tu as fais glisser de sous mon oreiller un paquet de cigarettes que je pensais avoir caché là où tu ne fouillerais pas. Tu es partis, racontant à qui voulait l'entendre que j'avais tous les vices, que tu avais trouvé des clopes dans mon placard à l'hôpital !
Que puis je te dire aujourd'hui, face à ce comportement ? Tu es un grand malade et je ne croirais jamais que tu n'as pas démolie ma petite soeur, comme tu l'as fais avec moi et ta propre soeur.
Je voudrais tant que nous soyons confrontés tous les trois devant un magistrat. Qui de nous sera le plus convaincant ?
Il n'y a pas de vérité, qui ne soit un jour, dévoilée...