Lucy est venue...
Florent, mon chéri,
Lucy est venue, elle a passé l'après midi et la soirée avec moi. Nous n'avons pas céssé de parler de toi. Nous nous sommes confiées l'une à l'autre et c'est la première fois depuis ta mort.
Elle vient de passer quelques mois dans le noir, mais elle à décidé de se reprendre, pleine de bonnes résolutions. Je serais là pour l'aider, elle le sais. Nous nous sommes rassurées, consolées mutuellement. Elle est persuadée que tu pourrais lui en vouloir de ses derniers mois d'excès, je sais bien que non. Tu sais qu'elle souffre, tu ne peux lui tenir rigueur de rien.
Quant à moi, je lui ai parlé du comportement de ma mère, de cet acharnement qu'elle met à tenter de me persuader que je t'ai martyrisé et rendu malheureux toute ta vie, que tu avais honte de moi, qu'au fond tu ne m'aimais pas.
Elle était outrée et m'a assuré à quel point tu m'aimais comme un fou, tu lui parlais de l'entreprise et tu lui disais à quel point tu étais fier de moi, dans ce milieu d'homme. Tu lui disais : "Eh oui, c'est ma mère !" Elle m'a rappellé tout ce que j'ai fais pour toi et la chance que tu avais de m'avoir.
Du coup, je me sens rassénérée, le coeur moins lourd, elle m'a fait du bien. J'espère que je lui ai apporté autant.
Dans tous les cas, elle m'a assuré qu'il lui était impossible de t'oublier. Je lui ai demandé de te ranger dans sa case aux trésors et de poursuivre sa vie. Elle est jeune et belle...
Lucy, saches que sur cette terre, nous sommes les deux seules femmes de la vie de Florent, les seules qu'il a vraiment aimé.
Je t'aime ma chérie.