Un S.O.S sans fin...
Florent, mon fils aîné, aujourd'hui, je vais vivre le moment le plus térrifiant de mon existence. Ma tête est vide et pourtant prête à exploser. Cette nuit, on m'a réveillée pour m'annoncer une " mauvaise nouvelle "...Mon fils Florent est décédé...
J'appelle Lucy, c'est moi ta mère et je ne sais pas comment lui annoncer ce qui t'es arrivé. Immédiatement, elle vient à la maison.
J'appelle Ahmed, je hurle. Que je lui avait dis que je savais. Depuis que tu avais cette voiture, que tu étais chez eux, je sentais. Je lui laisse l'entreprise toute la semaine.
Je dois te voir à 15h00 au funérarium. J'ai une vague idée de ce que c'est, je suis sûre que je serai seule, je n'ai rien vécu de tel, je suis perdue.
Flo, mon garçon, tu n'es qu'un corps sans vie. Si froid, si raide que j'ai peur de te casser en te touchant. Ce n'est pas toi, c'est une erreur. Il y a du monde partout, je ne reconnais personne, il y a beaucoup de larmes. Je perd Anthony de vue, je me sens mal, je veux partir et je te laisse sans attendre la fermeture de ta chambre. Je ne sais pas, je ne t'ai pas reconnu, je vomis en rentrant à la maison. Tu prends toute ma tête...j'ai senti l'odeur de ta mort.
Avant de t'écrire, je me suis assise devant le miroir de ma chambre. Je me regarde toute entière. Il reflète les dégats des trois années qui se sont écoulées. Je n'ai plus de visage, juste des yeux qui ne laissent transparaître que mon interminable plainte. Je n'ai plus de corps, juste un dos vouté et une apparence chétive. Je ne vois qu'un appel au secours, un S.O.S sans fin.
Flo, depuis toi, je ne suis plus moi. Mon amour, je n'arrive pas à escalader ces murailles qui cachent la lumière. J'avance dans l'obscurité, je ne vois que mon ombre.
Je n'attends pas d'avenir, juste le jour, où, moi aussi, je vais mourir...
Sans rire, Flo, tu auras intérêt de courir, tu vas m'entendre, crois moi...
Tu n'avais pas le droit de partir sans moi...
Je n'avais pas non plus le droit de te laisser partir sans moi...
Je t'aime mon bébé, pardonne moi...
