Ta fille, ta rivale,

Depuis le vendredi 7 décembre, jour de notre confrontation à la gendarmerie, tu ne dois plus lire ce blog. Ce n'est pas moi qui l'ai décidé mais les gendarmes qui te l'on conseillé. Pourtant, je sais que tu dors dessus. Tu lis, tu relis, tu me réponds sur des bouts de papier, tu es à la masse !!

Bref, tout cela pour que tu enregistres les explications de ma psy sur ton comportement. Tu es une femme odieuse, dépourvue de sens maternel, mauvaise. Elle me dit : " Si, adulte, votre fille décidait de vivre de la prostitution, que vous ne pouviez rien y faire, qu'elle l'ait choisit. Que feriez vous ? " Alors, je réponds : " Je pleure. Et je me demande comment elle en est arrivé là, ce que j'ai fais ou pas fais et à quel moment, j'ai loupé le coche." Elle recommence: " Si, adulte, l'un de votre fils viole et tue. Si il est emprisonné à vie. Que feriez vous ? " Pareil qu'avec ma fille bien sûr.

Voilà la réaction normale d'une maman. Rien d'exceptionnel, c'est l'instinct et l'amour qui parlent. L'amour pour ses enfants, celui qui ne meurt jamais.

Toi, tu as céssé de m'aimer le jour où je t'ai parlé des attouchements sexuels que me faisait subir mon père. Depuis, dans ta tête, je suis devenue ta rivale. Je n'étais pas consciente de ce duel entre nous, tu t'es bien débrouillée.

Ma psy m'a demandé de chercher dans mes souvenirs, des réactions choquantes de ta part, comme de la jalousie. Enfant, je n'ai rien trouvé. Ado, je me souviens. C'était effectivement peu après mes révélations, j'avais 16 ans, un matin, j'avais un peu forçé sur le maquillage avant d'aller en cours. Tu étais dans la cuisine et lorsque tu m'as vu, tu t'es jetée sur moi en me traitant de putain. Tu m'as prise à la gorge, jetée sur ton lit et avec un gant tu t'es acharnée sur mon visage. Même si j'ai été choquée, peinée, je ne t'en ai pas voulu, j'ai pensé que je l'avais mérité.

Une autre fois, nous étions à table, le soir. J'avais 17 ans, je venais d'entrer en seconde. Un nouveau lycée, une occasion de me faire des amis, d'autant que je me sentais un peu mieux dans ma peau depuis que je faisais défriser mes cheveux. Plus de moqueries, plus besoin de les cacher avec un foulard l'été et un bonnet l'hiver. A cet age, c'était très important pour moi. Nous mangions, tête baissée comme toujours, dans le silence le plus complet. Du coin de l'oeil, je sentais le regard de mon père tourné vers moi, il m'observait. Je sentais ce qui allait arriver, il regardait mes cheveux, en particulier ma frange. Je tremblais, transpirais et le couperet est tombé. Il t'a regardé et t'a dit : " Va chercher les ciseaux !!" Tu étais en face de moi et je t'ai jeté un regard suppliant. Sans un mot, ni une hésitation tu t'es levée et tu lui as donné l'objet. Je me suis rendue face à mon bourreau en pleurant et il m'a coupé tout le devant des cheveux me laissant moins d'un centimètre. J'étais effrondrée, le lendemain, il fallut tout couper court. Je replongeais dans ma révolte aussi sec...

Pascal, mon frère, je me souviens que tu n'as pas pû t'empêcher de pouffer de rire en voyant ma tête après ce massacre !!! Mais bon, lorsque nous étions beaucoup plus petits, tu avais environ 8 ans, je me suis aussi un peu moquée le jour où il t'avait scotché le nez parce que tu le touchait tout le temps...Ce jour là non plus, notre mère n'a pas bougé...Elle n'a jamais bougé !!!

Avec Florent, tu as voulu te mesurer à moi. Regarde le résultat !! J'ai dis à ma psy : " Je vais la tuer !!", elle me répond : " C'est inutile, Florent ne reviendra pas. Laissez là, vous avez tout ce qu'elle n'a pas. Sa vie est laide."

Ouais, ouais, ouais...j'hésite, je ne sais pas, on verra...

Où alors, faisons un vrai combat. Un vrai duel entre deux personnes, lorsque chacune connaît les sentiments de l'autre. Alors relève le défi...

A compter de ce jour, c'est à celle qui tuera l'autre en premier...ça te va, c'est honnête comme démarche non ? Alors c'est partit...



25/01/2008
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