Reconstruction...

Depuis quelques semaines, je suis une thérapie sensée m'aider à balayer les dégats du séïsme qui a secoué mon corps, mon coeur et mon âme. C'est un gros chantier.

Pour Florent, les choses sont plutôt claires, je dois me résigner. Le voir, entendre le son de sa voix, le toucher, içi ou ailleurs cela n'arrivera jamais. Physiquement, Florent, y'a plus !!! C'est à moi de le faire vivre, alors mon blog, mon livre, elle trouve cela très bien et tout à fait normal. Pour moi, la sensation de bonheur, le petit pic au coeur, il ne faut pas l'attendre avant cinq ans. Pour ce qui est de la plénitude, c'est à proscrire de mon vocabulaire, je ne connaîtrais plus ce sentiment. Je travaille à l'acceptation de porter ce fardeau sans faillir, jusqu'au bout de mon chemin...

En ce qui concerne mes parents, c'est plus complexe. Même pour elle, pourtant habituée a des situations difficiles. Je lui ai tout dis, les insultes, les accusations, la méchanceté dont ma mère fait preuve depuis la mort de mon fils. J'ai raconté la confrontation, toute la vérité, bien sûr et le verdict n'a pas traîné.

Votre mère ne vous considère pas comme sa fille. Vous n'êtes que sa rivale, la jeune fille que son homme à désiré, celle avec qui il a prit du plaisir. Elle n'a pas maché ses mots : pour elle, vous êtes la salope, plus jolie, plus jeune qui a séduit son homme. Je suis abasourdie.

Une mère ne peut pas haïr son enfant. Même si j'étais la dernière des trainées, rien ne saurait justifier un tel comportement. Alors, elle me dit : " Imaginons que votre petite Clara...." Evidemment que j'y ai pensé, bien sûr que je n'abandonnerai jamais ma fille, que je lui tendrais toujours la main. Si un jour, il se passait avec l'un de mes enfants, une once d'un millième de ce qui est arrivé entre mes parents et moi, je me jetterai sans hésitation du premier building que j'aperçevrai. Il suffisait juste de m'assurer que je n'étais en aucun cas coupable de ce déferlement d'injures, de haine et de reproches venant de ma mère.

Le monstre, c'est toi, maman. Tu ne nous a eu que biologiquement. Tout le reste, l'amour, les soins, la protection, tu sais pas. Tu n'as pas l'instinct, tu n'as pas le coeur. En conclusion tu n'es pas une mère digne de ce nom. Cela arrive, il a fallu que ce soit encore pour ma gueule...

Le médecin a conclu notre discussion en me disant : " Vous êtes née et avez grandi au sein d'un foyer violent, terrifiant, incestueux et sans amour. Le jour où vous en êtes partie, vous avez tout laissé là bas et ça, c'est fantastique..." Je ne vous ressemble pas, nous n'avons rien en commun. Alleluïa...

Maman, va consulter, ne mens pas, raconte qui tu es...tu verras, c'est pas joli, joli ce que tu as fais. C'est même carrément moche les souvenirs que tu laisses dans l'esprit de tes enfants.

En ce qui me concerne, bien plus que mon frère ou ma soeur, je vivrai avec la douleur d'avoir été poignardée par ma propre mère...

 



22/12/2007
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