Quand j'y pense...
Florent, mon fils, petit ange,
Quand j'y pense...quand je pense. Dire cela est un euphémisme. J'y pense sans cesse, le jour, la nuit...mais c'est plutôt quand je réalise vraiment...que tu es décédé. Que c'est pour de vrai, que c'est pour toujours. Quand je me rends compte que cette existence que je t'offre à travers ce blog n'est que virtelle mais que ta mort, elle, est bien réelle alors, je lache la corde et je tombe.
Je sais, d'autres avant moi ont connu cette épreuve, d'autres après moi la connaitront mais toutes ces mamans que nous sommes pensons être les plus malheureuses, les plus seules.
Flo, j'ai rencontré une jeune femme au cimetière. Elle pleurait dans sa voiture, la tête sur le volant. Je n'ai pas pû rester insensible et me suis approchée d'elle. Le 12 février dernier son bébé est partit de la mort subite du nourrisson. C'était une petite fille, son quatrième enfant, Luna. Les larmes giclaient de ses yeux, elle demandait pourquoi, qui lui avait fait cela. Florent, je n'ai pas sû quoi lui dire, moi, qui vit cette horreur depuis si longtemps maintenant. Je lui ai pris les mains, elle m'a dit : " T'es bien toi !" et je l'ai laissé là, seule.
De ta part, j'ai déposé sur la tombe de son bébé ta petite boule avec les oursons. Tu aimais tant les enfants et j'imagine parfaitement le sourire doux avec lequel tu la lui aurais offerte.
Flo, je te regarde sur toutes ces photos où tu es désormais figé. Je dévore ton film et me nourris de ta voix, de toi. Mais je sais. Je sais que 32 mois après ton enterrement, tes yeux, ta bouche, tes mains ont disparu. Ton regard rieur, ton sourire charmeur, tout ce qui faisait ta douceur est perdu.
Me reste ton âme et mes souvenirs. Me reste aussi mes yeux pour pleurer...
Je t'aime mon amour...