Les autres...

Deuil : définition
 

Détresse liée à la perte d'un être aimé
La souffrance causée par la disparition d'un être cher se surmonte au cours d'un processus lent et douloureux : le travail de deuil. Ce travail s'accomplit normalement en passant par trois phases : détresse, dépression et adaptation. Parfois le processus se complique ou se bloque , avec prolongation exagérée de la phase dépressive, réactions de stress, manifestations psychosomatiques et parfois tendances suicidaires.

Qu'appelle t'on " faire son deuil " ?

UNE LENTE ACCEPTATION :
Le processus de deuil, conscient et inconscient, est rythmé par quatre étapes, souligne le psychiatre et psychothérapeute Christophe Fauré :

La phase de choc, de sidération, de déni : elle dure de quelques heures à quelques semaines.

La phase de recherche : elle correspond à la lente réalisation que nous sommes bel et bien en train de perdre l'être aimé.

La phase de "déstructuration" : trois à huit mois après la mort, lentement, nous reconnaissons que l'absent(e) ne reviendra plus jamais.

La phase de restructuration : deux ans, deux ans et demi ont passé, notre relation à l'absent(e) se redéfinit, nous avons intégré sa disparition.
 
Comment sait t'on que l'on a fait son deuil ?

Le deuil, c'est comme le pardon, un chemin de vie et d'apaisement. Un chemin qui ne mène qu'à l'instant présent en libérant l'instant à venir. On ne peut jamais tout à fait savoir si on se rassure en disant que ça va, qu'on a pardonné, qu'on a dépassé la douleur. On peut toujours se retrouver confronté à une crise, comme un petit retour de douleur, un passage difficile. Mais rien de semblable à ce qu'on a vécu avant. Les petites rechutes sont possibles, mais elles ne s'installent pas.

La fin d'un deuil, c'est quand on a envie de vivre, pour soi et pour les autres, avec les vivants. On n'oublie pas ceux qui sont morts, on n'y pense pas tout le temps non plus. C'est pourquoi j'associe souvent deuil et pardon en ce qui concerne les parents : pouvoir se souvenir d'eux sans souffrir. C'est ça l'apaisement ; rien de définitif mais une certitude, le passé n'aura pas raison de notre avenir.

Florent, mon enfant, une fois encore, je suis hors normes. Malgré le temps passé, je suis encore en phase de "déstructuration". Pour la phase de restructuration, je dois avoir intégré ta disparition. Synonyme du mot intégrer : assimiler, comprendre...C'est là que je bloque. Assimiler, y'a pas moyen, ta mort est bien coincée au travers de ma gorge. Comprendre, y'a pas de risques, comment le pourrai-je, je suis ta mère ?

Florent, mon amour, je ne ferai pas le deuil de toi. Je n'ai pas envie d'avoir envie de vivre pour moi et encore moins pour les autres, les vivants.

Les autres : ceux qui ne savent pas et te jugent, ceux qui t'entourent de leur bras puis te crachent à la gueule, ceux qui t'ont tout promis et finalement sont partis, ceux que tu as aimé et qui t'ont oublié. Les autres, les pires, ceux qui profitent de toute ta faiblesse, ceux qui te frappent lorsque tu es à terre, ceux qui sourient, l'air suffisant, heureux de voir, que tu n'avances pas...

Tous ces autres que je plains, de n'avoir entre leurs mains, qu'une seule richesse : celle de savoir sans pitié, te faire mal, te blâmer...

Florent, mon enfant, j'ai tellement le mal de toi..alors pour me souvenir, je ressors les photos du bonheur. Mes derniers sourires, trois mois avant ta mort...

Je t'aime mon fils...

 

 





10/11/2008
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