Il faudrait que je vous oublient...

Papa, Maman, les personnes qui m'entourent, qui me voient souffrir me demandent, me conseillent, me supplient de vous oublier. De tourner la page de votre existence, vous ne valez pas la peine que je me démolisse pour vous. Florent, lui même aurait peut être pensé la même chose. Mais, ils ne comprennent pas. Comment le pourrais-je ? Papa, tu m'as fais tant de mal, tu m'as brulé au fer rouge, là où aucune greffe, ni chirurgie n'est réparatrice. En mon moi intérieur, là où tu es entré et t'es servi sans scrupules.

Comme cet été où tu nous a emmené faire du camping sauvage dans l'Aveyron. Nous étions en caravane, vous dormiez dans le lit à gauche, ma petite soeur et moi dans le lit de droite et mon frère sous le auvent, dans un simple lit de camp, à la merci du froid et de l'humidité.

Un matin, tu es venu t'installer dans notre lit, entre Isabel et moi. Immédiatement ma répulsion physique se déclencha. je tremblais, transpirais. Mon corps était raide de terreur. Tu te tournas quelques secondes vers Isabel, et insidieusement tu glissas ta main dans mon pyjama, entre mes jambes. Tu ne me regardais pas. Enfin, tu mis ta main à l'intérieur de ma culotte, me caressa et tu tournas la tête vers moi pour me dire avec ton regard sallace et pervers : "T'aimes ça, hein ?"

J'avais onze ans, je me souviens avoir eu le courage de te jeter un regard noir, mais je ne dis pas un mot. Je te haissais et souhaitais te tuer.

Durant de longues années, j'ai révé du jour, où, enfin, j'aurais le cran de nous débarasser de toi. Je ne l'ai jamais fais. Mon fils l'a payé de sa vie.

Comment vous oublier ? Je n'abandonnerais pas la bataille et je gagnerais la guerre...



04/07/2007
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