Edwige...

Flo, mon poussin,

J'ai envie de te parler d'Edwige. Tu la connais bien, ce n'est pas n'importe qui, c'est la toute jeune fille qui se trouvait dans ta voiture le soir de ton accident. C'est elle qui a vécu ce drame à tes côtés, c'est elle qui s'est assise, choquée et en pleurs près de toi sur le bord de la route alors que tu mourrais.

C'était simplement une bonne copine qui t'avait proposé de t'accompagner. Toute sa vie, elle portera ce traumatisme. Elle a gardé des séquelles, régulièrement sa nuque se bloque. Elle doit se rendre chez l'ostéopathe et porter une minerve.

Après ta mort, je n'ai pas cherché immédiatement à la connaitre, je n'étais pas prête. C'est en avril 2007 que je l'ai contacté et qu'elle a accepté, sans hésitation malgré mon conflit avec tes assassins, de me rencontrer.

Je voulais savoir des choses toutes simples. Comment étais tu habillé ? Dans quelle position étais tu sur le sol ? Sur le dos ou sur le ventre ? Elle m'a dit tout ce qu'elle pouvait, malgré "les trous noirs" qui ne s'éclairciront jamais.

Puis, incroyable, comme si tu les avaient réunis, elle est devenue la petite amie d'Anthony.

Du coup, elle a passé beaucoup de temps à la maison avec ton frère et aujourd'hui qu'il vit à Lyon, c'est avec moi qu'elle vient manger, regarder la télé...

Parfois, nous allons ensemble rendre visite à Anthony. Elle passe ses week-end avec lui. Nous sommes devenues très proches. C'est une bouffée d'oxygène, un concentré de jeunesse à elle toute seule. Elle me fait rire, me console, me comprends. Je l'adore. Parfois, rien qu'en pensant à elle, je souris...

Nous passons des soirées entières à nous parler, à rire et se souvenir de toi...

Flo, tu ne vas pas le croire, hier, la vipère qui m'a mise au monde est allée l'agresser au salon de coiffure où elle travaille. Décidement, c'est une manie chez cette décérébrée. La patronne d'Edwige lui a fais remarquer que pour une femme de son âge, elle devrait savoir que l'on ne dérange pas les gens dans leur milieu professionnel.

Bon, elle, un lieu de travail, elle ne sait pas ce que c'est. Elle connaît pas...

Comme je suis incorrigible, vers 18h00, je me suis rendue chez eux. Mais pour en parler, il faut que je passe dans l'autre catégorie. La puante. Celle de mes géniteurs...

Mon fils, je t'aime et tu me manques. Si tu savais, Flo, si tu savais...



20/03/2008
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