Ces mots qui mentent...

La mort n'est rien

La mort n'est rien, je suis seulement passé, dans la pièce à côté.  

Je suis moi. Vous êtes vous.

Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours. 

Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste.

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.  

Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.  

Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre.  

La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.

Le fil n'est pas coupé.

Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.

 

Flo, mon bébé, mon petit coeur. A deux reprises lors d'obsèques auxquelles je me suis rendue, j'ai entendu une dame, toujours la même, lire ce texte. Je ne le comprends pas, je ne l'aime pas. Il ment.

 

"La mort n'est rien." C'est faux, la mort, c'est grave. La mort, c'est la fin, l'assurance d'un non retour, d'une perte à jamais. La mort, c'est l'horreur pour les vivants et le néant pour celui qui meurt.

"Je suis seulement passé dans la pièce à côté." De quel endroit sagit t'il ? Je suis allée dans la pièce à côté, je ne t'ai pas trouvé. Alors, j'ai supposé qu'il sagissait d'une pièce à côté de la vie. Je ne sais pas où elle se trouve et personne ne peut me renseigner.

"Je suis moi, vous êtes vous." Tu n'es plus toi. Sur cette terre, tu n'existes plus. On est pas soi quand on est mort je ne suis plus moi depuis que tu es mort.

"Parlez moi comme vous l'avez toujours fait." Comment m'y prendre ? Je t'ai toujours regardé dans les yeux pour te parler et tu étais en mesure de me répondre. On ne peut pas se comporter comme si rien ne s'était passé.

"La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été." Non, la vie ne signifie plus rien. Elle met juste en avant son injustice, sa cruauté.

"Le fil n'est pas coupé." Si, il l'est. Il s'est coupé à la seconde même où ton coeur s'est arrêté et où nous avons été, à jamais, séparés.

"Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin." La pièce à côté, l'autre côté du chemin...je sais où tu es mon amour.

Là où je t'ai laissé, il y cinq ans, sans rien pouvoir faire pour toi.

 

Flo, mon fils, je t'aime.

Tu me manques et ça fait mal.



01/12/2010
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