Aujourd'hui, j'avais 100 ans...
Flo, mon petit, depuis une semaine, je ne t'ai pas écris. Pourtant, j'ai eu chaque jour des choses à te raconter, à te montrer. Mais, je me sentais trop fatiguée, un contre coup de la fête des mères, je pense.
Dans la nuit de samedi à dimanche, j'ai fais une brusque chute de tension. Je suis tombée et me suis cognée au visage, j'ai un vilain bleu sur la joue. J'étais seule alors je suis restée allongée sur le carrelage frais pendant que de mon visage et de mon corps s'écoulaient de grosses gouttes de transpiration. Je tremblais de la tête aux pieds et mon coeur battait la chamade. Au bout d'un long moment, c'est à quatre pattes que je suis montée dans mon lit et j'ai grelotté jusqu'à l'endormissement. Dimanche, à mon réveil, j'étais encore sonnée, nauséeuse. La nuit dernière, je n'ai pas réussi à fermer l'oeil.
Aujourd'hui, j'avais 100 ans. Pas d'énergie, pas d'appétit juste envie de te revoir, de poser ma tête sur ton épaule. Ce mois de juin me saute au visage pour me rappeller qu'il y a 3 ans, ce fut le plus difficile que nous vivions alors que tu habitais chez tes assassins. C'est en juin que tu as quitté l'entreprise, acheté ton Audi et que tu es parti sans te retourner. Tu employais les mêmes expressions et sur le même ton que mon bourreau. Il t'avait déboussolé, manipulé et enlevé à ta famille.
Ce matin, j'ai préféré annuler mon rendez vous chez le psy. Si je monte dans ma voiture, je vais filer tout droit à Charantonnay, chez ces deux ordures. J'ai envie de torturer mon père, de scalper ma mère et de plonger ma main dans son crâne pour y pétrir sa pâte molle. Flo, j'ai la haine, ça passe pas. Flo, j'ai la haine, je veux que tu vives. Flo, regarde la photo montée par les petites mains de ta soeur pour la fête des mères, elle ne t'a pas oublié et est pleine de mots d'amour pour nous. Flo, entends moi bien...ma vie n'est qu'un mal être sans fin...Je t'aime mon fils...
