Anthony,mon fils...Anthony ton petit frère...
Flo, mon petit coeur,
Aujourd'hui, la journée à été sombre. Je n'ai pas voulu sortir, je n'ai pas voulu profiter de ce soleil que tu ne verras plus. Dans la journée, j'ai pensé que cette année, je n'avais pas eu de muguet. Christophe était à Montélimar pour emménager l'appartement de John. Il a trouvé du travail là bas et lui aussi nous quitte. Vincent a dû oublier. J'étais seule avec Clara et je me suis souvenue du 1er mai lorsque vous étiez enfants.
Avec tous les gamins du quartiers, vous alliez dans les bois chercher du muguet. Vous en rameniez de pleins sacs. Le soir, devant la maison vous faisiez vos bouquets en comptant scrupuleusement les clochettes, tout le monde devait en avoir le même nombre. Le matin, vous étiez debouts bien plus tôt et plus motivés que les jours d'école !!
Bien sûr, vous m'offriez chacun un bouquet, puis vous partiez tous ensemble, sur la place du village, là où se trouvaient les commerces et vous vendiez avec vos petites bouilles, le fruit de votre labeur. Les gens étaient sympas, ils vous trouvaient mignons et achetaient.
Lorsque vous rentriez, l'argent était partagé et l'après midi, vous alliez les dépenser à la vogue. C'était une époque formidable !
Ce soir, Anthony, m'a réchauffé le coeur. Vers 21h30, j'ai reçu un texto de lui, il me demandait d'aller voir mon courrier. J'allais lui répondre qu'un jour férié, il n'y a pas de facteur puis je me suis ravisée en pensant qu'il m'avait peut être fait une surprise.
Flo, mon amour, j'ai trouvé un joli bouquet de muguet avec une rose bleue et un mot d'amour...j'ai pleuré...mes fils...
Florent, ton absence me fout en l'air...ta mort me creuse comme une vilaine carrie s'attaque à une dent. Elle va me bouffer...
Florent, mon fils, je t'aime.
Florent, mon fils, j'ai tant besoin de toi...